mardi 29 mars 2016

Petit passage par la Malaisie

Après avoir dit au revoir aux copains de Koh Phangan et Koh Tao, direction l’Indonésie pour découvrir Java, Bali, Komodo et tous ces endroits qui font rêver rien qu’à entendre leur nom ! Mais pour ça, passage obligé par la Malaisie qui se situe entre la Thaïlande et Sumatra, l’ile la plus au nord de l’Indonésie.

De Surat Thani (où s’arrête le ferry depuis Koh Phangan) je prends un train de nuit jusqu’à Butterworth, au Nord de la Malaisie. Passage de frontière sans problème : visa de 90 jours gratuit ! Cool ! De là, le plan était de prendre tout de suite un train vers Kuala Lumpur mais malheureusement tous les trains de la journée sont complets. Je dois donc passer la nuit à Penang, l’ile d’en face, mais j’achète un ticket pour le lendemain matin à 8h. Il fait une chaleur à mourir, je suis épuisée d’avoir enchainé Full Moon Party + nuit dans le train, je file à l’hôtel (avec clim !) et dors pendant près de 12h.

 

Ferry Butterworth - Penang

Le lendemain, réveil en panique, j’ai oublié de mettre un réveil et mon train part dans 1h ! Je cours jusqu’au port pour prendre le ferry (Penang est une ile, il faut retourner sur le continent pour prendre le train), je cours du ferry jusqu’à la gare de Butterworth et arrive à 8h moins 10, pile poil avant le départ ! Sauf qu’il y a une heure de décalage horaire entre la Thaïlande et la Malaisie et qu’il est en fait 9h moins 10… Bon, ça m’apprendra à partir à l’improviste vers un nouveau pays…

Train suivant à 16h, j’ai 7h à tuer. Je vais à la gare routière et demande aux 2 messieurs du guichet comment aller au centre-ville. Ils me répondent très fièrement que Butterworth est une grande ville et qu’il y a plusieurs centre-ville, je leur demande lequel est leur préféré, ils répondent en cœur « Mégamall ! ». Allez hop, direction Mégamall qui, comme con nom l’indique est un immense centre commercial. Parfait pour s’occuper pendant 7h, et notamment acheter une nouvelle paire de tong pour remplacer celle que j’ai perdu à la Full Moon !

 
Mégamall désert à 10h du matin

 

Petit déjeuner Malais et Routard.com

Retour à la gare, j’arrive finalement à monter dans un train direction Kuala Lumpur !

 

Train hypermoderne avec wagon réservé aux femmes

Imaginez une ville immense avec des dizaines (centaines ?) de gratte-ciel, des centres commerciaux qui font passer Italie 2 pour une maison de poupée, des hôtels de luxe, des boutiques de luxe, des bars pleins de néons, des marchés nocturnes, de marchés couverts, des mosquées, des églises, des temples hindous, un métro aérien et au milieu de tout ça un mélange de gens de toutes les couleurs venus de toute l’Asie (Indiens, Chinois, Japonais, Coréens, Pakistanais, Thaïlandais,…) mais aussi d’Europe, d’Australie et du Moyen Orient… Voilà à peu près à quoi ressemble Kuala Lumpur : un mélange de toute l’Asie regroupé dans un ensemble étonnamment agréable à parcourir !

 




KL Tower

 

Vue d’en haut

 
En haut de la KL Tower, exposition sur les plus grands bâtiments du monde. Voici la Tokyo Tower !

 
Une Batmobile est cachée au milieu de cette image…


Food court de Pavillon Mall

 

Les célèbres Tours Petronas, qui furent un jour les plus hautes du monde

 

Meilleur boulot de la ville quand il fait 48°C




Un peu de bacon ?

En plus d’être une chouette ville, Kuala Lumpur met à disposition des bus gratuits (oui, oui, gratuits !) et climatisés pour visiter le centre-ville. C’est déjà super me direz-vous, mais pas autant que les boissons gratuites et à volonté pour les filles dans la plupart des bars de la ville ! Je sais, c’est difficile à croire, mais je vous juuuuure, cocktails 100% gratuit toute la nuit ! Autant vous dire qu’avec Steph, une Suisse que j’ai rencontré en haut de la KL Tower, on a passé une bonne soirée !

 
Free drinks ! Cheers !

Et puis le lendemain, un peu fatiguée par la chaleur (et les résidus d’alcool), direction l’un des gigantesques hôtels de luxe de la ville pour se rafraîchir un peu à la piscine et profiter de la vue. Encore un truc gratuit bien appréciable !





Kuala Lumpur, je crois bien que j’en suis tombée amoureuse !

Mais bon, le temps presse et, malgré tous ces trucs gratuits, mon budget n’est pas extensible. Pour une fois, je fais exception à ma « no-flying policy » et je prends un avion pour me rendre en seulement 2h à Jakarta, capitale de l’ile de Java et de l’Indonésie. C’était ça ou 3 jours de cargo…


 

Retour en Thaïlande !

Après l’éprouvante expérience de Vipassana, j’ai comme envie de décompresser. Je décide donc de retourner dans les îles Thaïlandaises aussi rapidement que possible (mais sans aller jusqu’à prendre l’avion non plus !).

Passage express par Rangoon pour admirer le lever du soleil sur l’impressionnante Swedagon Pagoda, juchée sur sa colline en plein centre de la ville.

 


Puis en enchaînant bus et train, je franchis la frontière Birmanie/Thaïlande au niveau de Mae Sot et j’arrive à Koh Tao en seulement 3 jours !

 
La plage de Sairee depuis les hauteurs de Mango Bay (merci Quentin !)

 
Combat de geiko sur le pas de ma porte.

La vie insulaire reprend pour mon plus grand plaisir avec les copains, la plage, la plongée et les soirées au bar… 10 jours 100% détente qui se clôturent en beauté avec ma première (et probablement ma dernière) Full Moon Party. Les fameuses soirées sur la plage d’Haad Rin à Koh Panghan sont à la hauteur de mes attentes : DJ, buckets et peintures fluos jusqu’à l’aube ! Whoooooo !

 
Soir de pleine lune sur Koh Phangan !

 


samedi 12 mars 2016

La méditation selon Vipassana

Avant de partir en voyage, Caro, copine de Bordeaux, m’avait parlé de son propre voyage en Asie et de son passage par Vipassana, une technique de méditation indienne et ancestrale. Il existe des centres Vipassana un peu partout dans le monde, qui proposent des stages intensifs de 10 jours pour apprendre la technique. Caro m’a prévenu que le stage était très difficile mais intéressant, donc je me suis inscrite !

Je me rends donc au Dhamma Mahima, près de Pyin Oo Lwin, pour prendre part au stage. J’avais conscience que la discipline était contraignante donc je m’étais préparée psychologiquement à fournir des efforts. En gros, les règles sont  
 *  Lever à 4h
11h de méditation par jour
*  Pas de nourriture après 12h
*  Pas de cigarette (contrainte qui m’inquiétait le plus)
*  Pas de communication avec l’extérieur
*  Pas de distraction (livres, musique, ordinateur, téléphone,...)
*  Pas de communication entre les stagiaires

 

Arrivée au centre la veille du début des cours, il y a environ 120 participants, seulement 7 étrangers et ¾ de femmes. Il ne s’agit pas d’un beau temple comme je l’imaginais mais d’un alignement de petits bungalows en béton. La salle de méditation est également en béton, murs nus et austères, comme la salle des repas. Il y a une jolie pagode un peu plus loin, mais l’accès est réservé aux anciens élèves. Pour le côté mystique du temple bouddhiste, c’est loupé… Avant le premier cours, nous devons remettre tout objet électronique (du coup, pas de photo, désolée…), livres, bijoux, passeport, portefeuille,… Bref tout sauf les vêtements et la trousse de toilette.

A 18h, diner, puis nous participons au premier cours. Assis en tailleur sur un petit coussin, nous écoutons le prof passer une cassette audio qui nous demande de répéter après lui un texte dans une langue inconnue. Nous ne comprenons pas le contenu mais il s’agit d’un prêtage de serment. Niveau échange avec le prof, c’est moyen… Puis, la cassette audio nous donne les consignes : il faut focaliser son attention sur sa respiration, essayer de savoir si l’air passe dans la narine gauche ou la droite. Pas évident, mais au bout d’un moment on y arrive ! 2h de pratique plus tard, au lit, en silence.

Le lendemain, lever à 4h donc et la journée se déroule selon le planning… en silence. Hormis les 2 repas, le discours de la cassette audio le soir et les temps de pause où on ne peut rien faire à part dormir ou marcher entre les bungalows, c’est méditation toute la journée ! Pas de nouvelles consignes, il faut focaliser son attention sur sa respiration. 11h à penser à ses narines, c’est long… 
L’ambiance est étrange : nous sommes censés nous sentir isolés, en repli sur soi, mais le centre est tout petit et nous sommes 120 participants (2 personnes par bungalow de 5m2). Nous ne devons pas nous parler ni même échanger un regard. Une telle promiscuité sans avoir le moindre échange me met très mal à l’aise.
Mais focaliser son attention vide le crane, c’est plutôt relaxant et pour le moment j’arrive à suivre. Attendons la suite.

Jour 2, identique au jour 1. Excepté que les consignes de la cassette audio précisent qu’il faut essayer de sentir le toucher de l’air sur sa peau. A la fin de la journée, début de mal de dos, de mal de jambes et grosse fatigue d’avoir maintenu son attention toute la journée. Et aussi début d’ennui parce qu’on arrive assez rapidement à ressentir ce qu’on nous demande, de plus en plus facilement, et que je vois mal l’intérêt de répéter sans cesse le même exercice.

Jour 3 : une nouvelle consigne, en plus de la respiration, il faut essayer de ressentir toutes les sensations au niveau de son nez. A cause de la fatigue et des douleurs physiques, il devient difficile de rester concentrer. D’autant qu’apparemment le régime alimentaire ne convient pas à tout le monde, ce qui génère bruits et les odeurs dans la salle de méditation. Et à part méditer, il n’y a absolument rien à faire ! Le pire pour moi est que nous devons effectuer le même exercice heure après heure sans avoir aucune explication de pourquoi nous faisons cela, pourquoi si longtemps, pourquoi toutes ces contraintes ! Mais bon, patience…

Jour 4 : après m’être à nouveau concentrée sur mon nez tout la journée, je commence à me demander ce que je fais là, à me sentir fatiguée et vaguement déprimée. Enfin, le discours du soir nous explique que maintenant que nous avons appris à focaliser notre attention (c’était donc ça !), nous pouvons commencer la VRAIE pratique de Vipassana. Chouette ! Cela  consiste à… faire exactement la même chose mais sur la totalité du corps, pour ressentir les différentes sensations. Contrainte supplémentaire : il est désormais interdit de changer de position pendant les 3 sessions de groupe journalières, qui durent 1h chacune. Le monsieur explique que c’est de cette façon, en travaillant avec obstination et en s’abstenant de réagir aux sensations physiques (joue qui gratte, mal de dos, fourmis dans les jambes parce que le sang ne circule plus) que « les lois universelles de la nature » se révèlent à nous et qu’on atteint « la purification de l’esprit ». Je suis un peu septique mais bon, je vais me coucher sur ma planche en bois recouverte de 2cm de mousse, et j’essaierai demain.

Jour 5 : lever 4h, toilette au seau d’eau froide, début de la méditation à 4h30. Si on parvient à faire abstraction de la douleur physique, c’est plutôt intéressant de balayer son corps de la tête aux pieds et d’en ressentir toutes les sensations ! Je peux sentir le sang circuler dans le bout de mes doigts ou la pression de l’élastique de mon pantalon !
Mais après 2h, impossible de rester concentrée. Il est interdit de bouger, de sortir de la salle, de faire quoi que soit… Je cogite, je me sens fatiguée et franchement déprimée, j’ai du mal à comprendre l’intérêt final du stage, d’autant que le discours tenu par le monsieur de la cassette me parait plein d’incohérences, et le prof ne parle pas assez bien anglais pour fournir des explications. Apprendre à méditer, faire des efforts pour y parvenir, OK. Mais cette espèce de pénitence qui consiste à accepter sa souffrance dans le but obscur de « purifier mon esprit », non merci… Bref, je me rends compte que ça ne va pas être possible de continuer encore 6 jours à ce rythme. 
Après 4 jours d’efforts acharnés pour focaliser ma pensée, je décide de quitter le centre, avec mal au dos, mal aux jambes, mal au ventre et franchement perturbée par cette expérience… Peut-être que j’ai loupé tout le sens de l’enseignement et que je suis passée à côté de la vérité universelle…


J’ai tout de même appris une technique de méditation plutôt agréable et relaxante, si elle est pratiquée avec un rythme raisonnable. Et gros point positif, j’ai passé tellement d’énergie à observer mes narines que je n’ai même pas pensé à mon manque de nicotine !

Pyin Oo Lwin

Située entre Dawei et Mandalay, Pyin Oo Lwin est une ancienne ville coloniale dans laquelle la bourgeoisie anglaise, épuisée par la chaleur du Sud, allait chercher une bouffée d’air frais des montagnes. Contrairement au reste de la région, pas de maisons en briques ni en bambou, mais de grosses bâtisses en pierre qui ont plus ou moins bien vieillies et plus ou moins bien Birmanisés.

Taxi local

2 intrus se sont cachés sur cette photo du centre-ville…

Pyin Oo Lwin est bruyante, poussiéreuse et globalement pas très agréable. D’autant que l’hôtel le moins cher de la ville, dans lequel je suis pour 2 nuits a tout pour déplaire : propriétaire désagréable qui donne des prix différents à tout le monde, chambres sans fenêtres et jamais aérées, draps jamais changés (heureusement que j’ai mon sac de couchage), et ménage manifestement jamais fait, même pas dans les sanitaires. Beurk. Ca s’appelle Golden Dream hotel (j’aurais plutôt dit Dusty Nightmare…), n’y allez pas.

 
Salle à manger de l’hôtel avec couche de crasse au sol qui coup l’appétit. De toute façon, il n’y a pas de cuisine…

 
Vous la voyez la saleté partout ?

Par contre, ces messieurs les anglais avaient à l’époque créé un jardin botanique qui a été maintenu, enrichi et que j’ai personnellement trouvé fascinant ! Du jamais vu en Asie ! Par respect pour les non-biologistes parmis vous, je m’abstiens de publier les photos pourtant captivantes des 75 espèces de bambou, 300 orchidées et 130 épineux…

 
Jardin fleuri au bord du lac

 
Sculpture florale

 
On se croirait aux Buttes Chaumont !

 

Collection de papillons du monde entier

 
Tour d’observation avec vue à 360°C sur la ville et le parc

Il y a même une volière !


Ca se drague !

 
C’est quoi ça ?!

Et lui il est pas cool avec ses grosses patte !