jeudi 10 mars 2016

Hsipaw (mais ça se prononce Thibow)

Hsipaw se trouve dans l’Etat Shan, au Nord Est de Mandalay. Pour m’y rendre, il y a un train qui part de Mandalay à 4h (du matin, ben oui…) et qui arrive vers 16h. Je me lève donc très tot et me rend à la gare où un chauffeur de taxi me dit « Hsipaw ? No train, no train ! Bus station ! ». Ok, je pense qu’il dit ça juste pour que je prenne le taxi mais je vérifie… En fait il y a un train mais il est en retard et n’arrivera que vers 8h. Ayant expérimenté le train Birman, je me doute que 4h de retard au départ, ça fait 8h de retard à l’arrivée ! Ok pour la bus station…

Arrivée à la station de bus, tout est fermé, les comptoirs pour l’achat des tickets ouvrent à 6h, mais apparemment il y a un bus qui part à 6h30 pour Hsipaw. Effectivement le guichet ouvre à 6h et, étant la première dans la queue, je peux acheter LE DERNIER TICKET de bus disponible. Et encore il a fallu que j’insiste :

Employé du bus : « Bus complet »
Moi : « Vous êtes sur ? »
« Oui oui, complet »
« Je peux voir le plan du bus ? » (pour chaque bus il y a un plan avec le nom des passagers inscrit à la place qui leur est attribuée, et là le monsieur l’a justement dans la main) « Il y a une place là, le 5C, c’est vide !»
« Non non, complet »
« Si si, 5C ! »
« Ok, 6$... »

Voilà, la Birmanie ça se passe comme ça. Bon, les autres touristes qui étaient derrière, qui devaient aussi prendre le train mais se sont rabattus sur le bus, et qui ont suivi la scène sont un peu dégoutés mais c’est la vie… Prochain bus à 14h pour eux…

 
Gare de bus de Mandalay, 6h du matin.
On croise les doigts pour que son bus soit celui de gauche et pas celui de droite…

Au final, j’ai appris plus tard que le train est arrivé à Hsipaw à 1hdu matin, soit 9h de retard !

 
Hsipaw, centre ville

 
Au marché, les longi (jupes) aux motifs Shan

 

 
Vue du toit de l’hotel

Arrivée laborieusement à Hsipaw, je suis les conseils de Julien et m’inscrit pour une petite randonnée de 2 jours dans les montagnes alentours. Super balade entre les rizières, les plantations de thé ou de bananes, dans la foret et dans les collines. Passage dans des petits villages isolés où les habitants ne parlent pas le Birman mais le Shan. Le guide nous explique comment s’organise la vie locale et nous passons la nuit dans une famille avec tout plein d’enfants.

 


Ici les figues poussent au niveau du tronc...

Eglise catholique

 
Fabrication de briques

 

Orchidées sauvages

 


On sent que la situation est politiquement tendue : le guide téléphone régulièrement sur le trajet pour savoir dans quelle vallée on peut aller, en fonction de si des militaires s’y trouvent ou non. En tant que touristes nous ne craignons rien, les militaires ont même plutôt tendance à ne pas trop se montrer lorsque des étrangers sont dans le coin, mais quand le soir au coin du feu, 2 militaires sur-armés passent jeter un œil, on ressent quand même un petit malaise…

Nuit chez l’habitant
 
La famille est aisée, sa maison est en briques. Les maisons plus modestes sont en bambou tressé.



Une partie de la famille (4 générations, une quinzaine d’enfants sous le même toit)

 
Le voisin d’en face est forgeron. Il est fier de nous montrer sa nouvelle arbalète !

 
Fin de rando dans les sources chaudes

Pour repartir de Hsipaw, même galère que pour y arriver : apparemment tous les bus sont supprimés à cause d’un embouteillage qui dure depuis 24h et l’unique train quotidien a 3h de retard avant même d’arriver. En fait, ces problèmes de transports sont dus à la situation politique tendue dans la région. Difficile de savoir ce qu’il se passe réellement car les Birmans sont très discret sur le sujet, même entre eux, et parce que tout ça a l’air très compliqué ! En gros chaque région a sa propre armée qui représente les différentes minorités du pays, il y a aussi une armée nationale, tout le monde est corrompu à différents niveaux et les accords obtenus tiennent rarement plus de 2 semaines. Bref, le train finit par arriver 4h après l’horaire prévu. J’ai appris qu’après mon départ toutes les randonnées dans les montagnes étaient annulées…

Gare de Hsipaw

 
Viaduc de Gokteik, inauguré en 1900, 700m au-dessus du vide.
A bord, mélange d’angoisse et d’admiration pendant les 6 minutes qu’il faut pour le traverser.


 

2 commentaires:

  1. et bien on peut dire que tu ne lâches pas prise quand tu veux quelque chose! une vraie pro du voyage! ne faut-il pas que tu sois prudente quant à certains de tes commentaires????

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